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La (petite) tournée des « Récits d’Yves », spectacle de jongleries verbales

– 20 octobre – 15h30 au caveau de Philippe Grisard à Cruet (73)

– 9 novembre – 20h30 – Bains sur Oust (56)

– 15 décembre – 20h – Soirée privé à Beaufort sur Doron (73)

– 19 janvier – 20h30 à l’Espace Culturel le Savoie à St Michel de Maurienne (73)

– 3 février – 17h30 – Les Granges à Valloire (73)

– 2 mars – 20h30 au théâtre Quarante à Barberaz (73)

 

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Hold-up à St Jean de Maurienne

Des dix casses du siècle,  le plus fort se passera à St Jean de Maurienne ce samedi 26/11 de 9h30 à 11h30 à la médiathèque

Les auteurs ? Yves Pasquier et Serge Duverney-prêt

L’un cultive les carottes, raconte des salades et tricote des jeux de mots

L’autre jardine les hauts sommets et laboure les champs de poudreuse.

Ensemble, ils feront une lecture à haute voix de leurs livres qu’ils se feront un plaisir de dédicacer

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Récits d’Yves

Séances de dédicaces de mon livre « Récits d’Yves – Brisures de mots », (illustré par Georges Million et Jym Palfroix):

Vendredi 28 et samedi 29/10 en journée: Carrefour Market de St Jean de Maurienne

Samedi 26/11 de 10h à 12h : Médiathèque de St Jean de Maurienne avec Serge Duverney-Prêt

Dimanche 4/12 : Librairie Garin à Chambéry

Vendredi 9/12 au dimanche 11/12 : Marché de Noël de St Jean de Maurienne

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Appel à projets : Jardin des Cairns 2016

Le Jardin des Cairns 2016

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Rêves de Pierres

Le Jardin des Cairns

Sur un espace de près de
 deux hectares consacré à l’implantation d’un vignoble conservatoire, nous avons entrepris de créer un ensemble cohérent d’œuvres monumentales à base de pierres assemblées, s’inspirant de la symbolique du cairn et invitant à la rencontre et à l’ouverture aux autres .

Un cairn est un empilement de pierres destiné à jalonner des sentiers pour aider les randonneurs à se repérer.  C’est une construction fragile, d’un équilibre précaire, et malgré cela, il parvient à traverser les générations et à indiquer la bonne direction. Quelle force ! Quelle symbole !

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En
 croisant
 les
 cultures,
 les
 générations,
 les
 sensibilités,
 les
 compétences
 …
 nous souhaitons que cette démarche de création génère du
 lien 
social,
de 
la 
cohésion, des
 solidarités 
actives à une époque où la tendance est au repli sur soi.

Nous voulons permettre 
au 
plus
 grand
 nombre
 d’accéder 
à 
une 
démarche 
de
 création
 contemporaine, Nous voulons permettre au plus grand nombre de poser un acte de résistance face à l’individualisme qui nous gagne.

En 2014, « La bibliothèque minérale suspendue », conçue par Kroust, a été installée, avec la participation de plus de 400 habitants de Maurienne et d’ailleurs

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2015 : Rêves de Pierres

L’oeuvre qui sera réalisée en 2015 s’appelle « Rêve de Pierres ». Elle et proposée par Jean-Pierre Brazs, concepteur de la « Manufacture des roches du futur ». Voila comment JP Brazs parle de son travail :

« On peut concevoir des oeuvres comme manipulations du temps. Elles associent des éléments appartenant à des échelles temporelles différentes, des temps longs géologiques, des temps courts des vies humaines, des temps intermédiaires à l’échelle des grandes civilisations et de l’histoire des sociétés. Ces échelles temporelles se manifestent concrètement dans les paysages dans lesquels on peut déchiffrer les strates successives du sol et du sous-sol : des couches sédimentaires récentes composées d’éléments minéraux naturels ou anthropiques, des couches archéologiques témoignant de passés historiques et des couches géologiques contenant parfois les traces fossiles d’espèces disparues.

Avec la Manufacture des roches du futur, mon travail consiste depuis quelques années à fabriquer des objets à l’allure de roches que j’ai nommés « lithosoïdes ». Ils sont proches par leur allure composite de certains conglomérats rocheux naturels. Ils empruntent à l’archéologie et à la pétrologie. On peut les considérer comme des agglomérats de segments temporels passés et présents, confiés au futur. »

Une oeuvre participative

Il faudra réunir – des fragments de roches, bien sûr, mais aussi des débris de céramique, de verre, de bois, d’objets en métal, etc. – divers objets aussi liés à des histoires personnelles car il serait important de conjuguer l’immense temps géologique à l’infime temps de chacun. – du ciment et du sable destinés à lier ensemble ces matériaux.

Dans des endroits à déterminer, il s’agira ensuite de réaliser d’étranges colonnes de pierre ressemblant (en plus épais) à des carottes issues de forages qui auraient été réalisés dans des sols et des sous-sols réels ou imaginaires.

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Ce seront donc des histoires géologiques et intimes, réelles ou imaginaires, qui se raconteront dans des colonnes de pierre confiées au futur. S’y trouveront aussi quelques empreintes abandonnées par des animaux, car il est important d’évoquer l’idée de territoires partagés. Le nombre et les tailles de ces colonnes seront fonction de la somme des engagements individuels investis dans ce don au paysage…

Appel à projets : Jardin des Cairns 2015

Dossier de présentation:

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La bibliothèque minérale suspendue, oeuvre réalisée en 2014

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Press-book 2014

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Mon cher Jean

J’ai relu récemment ta célèbre fable « Le Loup et l’Agneau » et je dois te dire que cette fois ci la carafe est pleine. Jean, je ne boirai plus de ton eau ! Je sais, il ne faut jamais le dire, mais sans vouloir t’offusquer, je déclare que le breuvage que tu nous sers en introduction de ta fable et que chaque écolier de ce pays ingurgite depuis des siècles est totalement périmé, pire, dangereux : « La raison du plus fort est toujours la meilleure »

Enfin, Jean ! Comment un homme de ta culture, peut encore affirmer cela sans honte? Certes, la loi du plus fort est inscrite dans les gènes de Dame Nature. C’est elle qui assure la survie et le développement de chaque espèce en s’appuyant sur ses individus les mieux armés pour faire face à la rudesse de la vie.

L’homme a inscrit cette loi au plus profond de son être et continue d’en faire la base de sa construction personnelle et de son organisation sociale. Les pays se régulent mutuellement par la force. Les dictatures mettent à leur tête les hommes les plus violents, les plus cyniques tandis que les régimes démocratiques se laissent diriger par les plus séducteurs, les plus forts à berner les masses, tout aveuglés qu’ils sont par leur penchant égotique.

Nous aurions pu penser qu’en accédant à la conscience, l’espèce humaine se détacherait de cette loi qui a du sens dans une nature sauvage mais qui perd toute légitimité dès lors que l’on s’en extirpe et qu’on accède à une forme de conscience universelle.

Pourquoi ne choisissons nous pas, pour diriger nos pays, nos départements, nos grandes villes, les femmes et les hommes les plus sensibles, les plus visionnaires, les plus généreux, les plus intelligents en quelque sorte. Pourquoi nous accrochons nous à cette loi devenue obsolète pour l’espèce humaine ?

Pire, cette loi qui est censée assurer la protection et la survie d’une espèce, appliquée à l’humanité mondialisée, garantit la fin de l’espèce humaine. Elle exige que le plus fort, pour le rester, soit en compétition permanente avec ses congénères. Et la compétition, qu’elle se passe au niveau des individus ou des états, nécessite une surenchère de moyens qui épuisent inexorablement notre terre nourricière.

Jean, au 20ème siècle, un homme a écrit un livre remarquable « L’éloge de la faiblesse* ». Je t’invite à te le procurer et à le parcourir. Je suis convaincu que par la philosophie, l’art ou la méditation, nous parviendrons à déprogrammer cette loi originelle qui obstrue notre vision d’un monde en devenir et à la remplacer dans nos cœurs par une soif de coopération.

Allez Jean, sans rancune. Et si je ne veux plus boire de ton eau, je veux bien que tu me serves de ce fameux Princens de Maurienne que chantait le poète Nicolas Martin, un siècle avant toi.

Triste anniversaire

Affiche "Triste anniversaire"

LES PYC s’associent à la Cie Daniel Gros pour l’organisation d’un spectacle théâtral commémorant l’anniversaire du début de la première guerre mondiale. Les associations et habitants de la vallée de la Maurienne sont invités à participer à cette fresque historique. Pour tous renseignements, contacter lespyc@free.fr ou appelez le 06 30 49 86 96

Les mayas avaient raison… j’ai faim du monde

En 2012, le calendrier Maya prévoyait la fin du monde. Mais ces farceurs de Mayas ne nous avaient pas prévenus que nous aurions le choix entre deux fins du monde, fort différentes l’une de l’autre. (Mon ami Robert le charcutier dirait que c’est ce qui nous différencie du boudin qui a aussi deux fins mais tout à fait semblables).

Avant de poursuivre, il me paraît utile d’apporter quelques éclairages sur la notion de fin : Tout d’abord, toute fin a elle-même un début et une fin. Et le début de la fin a lui même une fin, qui n’est pas la fin de la fin, puisque c’est la fin du début. Et la fin de la fin a elle même un début…, enfin vous l’avez compris, c’est sans fin.

Les plus perspicaces d’entre vous diront sans doute: Si c’est sans fin, pourquoi est-ce qu’il nous bassine avec ses mayas, son boudin et sa fin du monde ?

Et bien parce que toute règle a ses exceptions et que précisément, le monde et le boudin en sont, avec deux fins, semblables ou différentes, c’est selon…

La première fin a donc commencé il y a plusieurs siècles mais nous y travaillons avec une très grande efficacité depuis quelques décennies. Le scénario est écrit  et il n’est pas nécessaire d‘avoir fait l’ENA (peut-être même vaut-il mieux ne pas l’avoir fait) pour comprendre que notre modèle de développement, basé sur l’accumulation de biens, l’avidité et l’inégalité n’est pas durable et ne peut que nous conduire au chaos et à la disparition de l’homme sur terre. C’est une histoire de quelques décennies, voire un siècle ou deux …

Mais en dehors des spécialités charcutières de mon ami Robert, nous pouvons dire que toutes les fins ne se ressemblent pas. Notre monde a donc une seconde fin possible, un peu plus riante. Elle est d’abord individuelle et nécessite que chacun de nous abandonne progressivement ses comportements avides et égoïstes pour accéder progressivement à une conscience et une cohérence supérieure. Lorsque chaque blessure faite à la terre et au plus petit de ses habitants fera saigner notre coeur, lorsque nous nous sentirons tous frères et sœurs de sève et de sang, alors nous saurons que le monde actuel est bien fini.

Je ne sais pas vous, mais toutes ces perspectives me mettent en appétit. J’ai faim de ce monde nouveau. A bien regarder autour de nous, peut-être même que le début du début a déjà commencé… toutes ces initiatives qui ne visent pas une rentabilité financière, qui ne cherchent pas à flatter les ego de quelques uns mais qui sont là pour donner du sens et remplir de beauté et de fraternité nos courtes vies d’humains ne sont-elles pas les prémices de ce monde nouveau ? (http://www.kisskissbankbank.com/demain-le-film )

J’ai faim de ce monde, tout autant que de boudin. Boudons donc nos Smartphone et nos TV, jetons les dans le puits ou faisons-en du pâté (c’est Robert qui me l’a soufflé) pour mieux nous retrouver.

Chiche ?

Montagnes

Il est des gens qui disent

Que seules les montagnes

Jamais ne se rencontrent

Moi je puis vous dire

Qu’elles se retrouvent parfois

Lorsque la nuit est blanche

Et discourent à haute voix…

Je les entends rêver

De houles et de marées

Choucas et Goélands

Sont frères de sang

Bien que l’un soit noir

Et l’autre tout blanc

Il est des gens qui disent

Mais moi je peux affirmer

Qu’elles se rencontrent souvent

Lorsque la nuit est blanche

Je sais qu’elles tressaillent

Quand les vents la tiraillent

Je les entends gémir

Quand l’homme les déchire

Jusqu’à les crucifier

Je les entends hurler

Le front lacéré

De nos cordes d’acier

Ecoutes-les pleurer

Les montagnes

Lorsque la peur les gagne…

Les entends-tu parler?

Elles tutoient le ciel

Jusqu’à froisser la nuit

Chantent paillardises

Crient balourdises

Et rient en éclats

De rocs et de glace

Puis tout à coup se taisent

Sais-tu leur silence?

Leurs chants qui te transpercent

Jusque dedans le ventre

Ecoutes les chanter

Lorsque la nuit est blanche

C’est à trembler…

Il y a des gens qui disent

Mais moi je puis vous dire

Que je les entends fleurir

Quand le printemps résonne

Je sais qu’elles frissonnent

Quand fredonne la lune

Sa complainte amoureuse

Et roule son ventre chaud

Sur leurs têtes neigeuses

Écoutes leurs caresses

Comme des psalmodies

Chuchoter dans la nuit

Il est des gens qui disent

Que seules les montagnes

Jamais ne se rencontrent

Moi je connais des montagnes

Fières comme des femmes

Qui en disent tout autant

Quand elles parlent des gens

J’aime les paysans …

Montesquieu affirmait : « J’aime les paysans, ils ne sont pas assez savants pour raisonner de travers. » Il louait le bon sens légendaire des hommes de la terre. De nos jours, les paysans ne sont plus ces ignorants illettrés du 18ème siècle. Ils possèdent de multiples connaissances, souvent pointues, pour exercer leur métier. De ce fait, ils n’ont peut-être plus la sagesse éclairée de leurs ancêtres. En ont-ils encore besoin d’ailleurs ?

Depuis fort longtemps l’agriculture s’est mise au pas d’un productivisme effréné, devenant une alliée de poids pour les industries agroalimentaires, pétrolières et chimiques. L’activité paysanne censée chérir la terre est aujourd’hui l’une des premières sources de pollution. Ces paysans là n’ont plus grand-chose à voir avec la terre nourricière. Ils ne connaissent rien de la vie du sol : c’est normal, leurs sols sont sans vie, perfusés d’engrais et de pesticides.  Nous portons tous la responsabilité de cette évolution. A vouloir des fraises en hiver et de la viande à tous nos repas, à donner plus d’importance à l’apparence qu’à la saveur ou à la santé, à refuser de payer le juste prix pour une alimentation saine, nous avons poussé l’agriculture dans une voie sans issue. Quel peu de compassion avons nous pour la terre, notre mère, d’avoir accepté que ceux qui en étaient les amants en soient devenus les tortionnaires?

Pourtant j’aime les paysans, parce que dans paysan, il y a pays. Un paysan sent son pays, résonne son pays, respire son pays …

Un pays sans paysan est comme un violon sans âme : il sonne creux, ne vibre pas… On ne peut aimer son pays si on n’aime pas ses paysans.

Mon pays, c’est la Maurienne et j’aime les paysans de nos montagnes. A l’heure du toujours plus vite, faire le choix de se soumettre au rythme des saisons et à la rudesse de la pente relève d’un esprit de résistance qui me plaît.

Mais mon pays, c’est aussi la terre. J’aime le paysan du bout du monde, qu’il soit argentin, tchétchène ou indien, je l’aime et j’ai mal à son cœur quand je sais qu’on le spolie de sa terre pour des raisons mercantiles.

J’aimerais tant rendre leur dignité à nos frères paysans d’ici et d’ailleurs, de France et du monde …

Obtenir ses légumes, sa viande, son fromage directement auprès de producteurs locaux est déjà un chemin, accessible à tous, pour remettre les paysans à la place et dans le rôle qu’ils n’auraient jamais du quitter: simplement nourrir le corps et le cœur de leurs enfants, leurs voisins, leurs amis… leur pays.

Yves Pasquier